Toutes les études menées ces dernières années montrent la dégradation de la condition physique des enfants.
Ainsi, une analyse de la population enfantine canadienne a révélé qu'en 2019 10 % des 5 à 17 ans étaient obèses et presque 18 % en surpoids. Cette enquête indique également qu'au Québec, 80 % des jeunes enfants de 5 à 11 ans sont sédentaires.
L'activité physique des jeunes est donc fortement à encourager pour leur bien-être et leur santé.
L'activité physique et ses bienfaits
On peut évoquer de nombreux avantages pour l'activité physique des enfants :
Condition physique : toute personne pratiquant de façon régulière une activité physique augmente rapidement ses capacités respiratoires et cardiovasculaires et baisse progressivement les taux de diabète et de cholestérol. L'abandon de la sédentarité a donc pour avantages à court et moyen terme de diminuer les risques de maladie cardiaque, d'obésité, de diabète et de certains types de cancer.
Développement : le développement physique et la croissance des enfants sont favorisés par l'activité physique. En plus du travail musculaire, ils maîtrisent de plus en plus de capacités motrices. L'endurance, la puissance et la force connaissent également un développement rapide. De plus, les enfants améliorent leur posture, leur coordination, son équilibre et son agilité.
Poids : l'activité physique augmente les dépenses énergétiques. Elle permet ainsi de réduire les risques de surpoids et/ou d'obésité. Cette notion est très importante car un enfant obèse devient la plupart du temps un adulte obèse, la tendance est très compliquée à inverser.
Squelette et posture : sauter, jouer, grimper, courir sont des activités qui habituent l'enfant à supporter son poids. Elles vont ainsi augmenter la densité osseuse et donc la résistance du squelette. Il semble également qu'elles améliorent l'organisation interne des os, ce qui participerait à leur solidité.
Socialisation : l'activité physique offre de multiples occasions à l'enfant de tester et développer ses compétences sociales et donc de développer ses capacités à tisser des relations avec les autres. Il a été prouvé que bouger permet de briser l'isolement et favorise l'intégration sociale.
Santé affective : on remarque que les enfants actifs ont plus confiance en eux, une meilleure image de leur corps et donc globalement une meilleure estime d'eux-mêmes. Il a été aussi démontré que l'activité physique régulière participe à la réduction du stress et des symptômes dépressifs, et ce quelle que soit la tranche d'âge.
Réussite scolaire : plusieurs raisons peuvent expliquer le fait que l'activité physique peut améliorer les résultats scolaires. En premier lieu, le sport ou le jeu imposent de mémoriser des règles, des actions et obligent à prendre des décisions rapidement. De plus, certaines zones du cerveau seraient stimulées et recevraient un plus grand apport sanguin par l'activité physique ; ce qui favoriserait un meilleur sommeil en quantité et en qualité et donc une mémoire consolidée. Il est également à noter que la confiance en soi et la relaxation due à la fatigue physique stimuleraient les facultés intellectuelles. Enfin, les enfants physiquement actifs semblent connaître moins de problèmes comportementaux. Tous ces facteurs favoriseraient l'intégration et le fonctionnement de l'enfant en milieu scolaire.
La progression des capacités physiques chez les enfants à partir de 5 ans
Dès ses cinq ans et à condition qu'il bouge régulièrement, un enfant doit maîtriser des capacités physiques de base : courir, sauter, lancer et attraper. Ensuite, sa croissance et son développement lui permettront de faire progresser ces capacités.
Ainsi, entre 6 et 9 ans, on constate une nette amélioration de l'équilibre et une acquisition de compétences plus complexes comme par exemple courir plus vite et plus loin ou une meilleure évaluation de la vitesse des objets (l'arrivée vers lui d'un ballon...).
Toutefois, ses capacités musculaires ne se développeront réellement qu'au moment de l'adolescence. Il est également encore difficile pour lui d'enregistrer plusieurs informations en même temps et de prendre rapidement la bonne décision. Cela a des conséquences quand le jeu ou l'activité nécessite d'adopter des stratégies. Ainsi, les règles à respecter en cours de jeu doivent être brèves et flexibles pour répondre à l'attention de l'enfant qui reste encore de courte durée.
Recommandations en matière d'activité physique
Une étude canadienne révèle que seuls 47 % des enfants canadiens de 5 à 11 ans auraient au moins une heure quotidienne d'activité physique.
Les enfants de cette tranche d'âge devraient pratiquer une heure par jour d'activité physique modérée ou intense, trois fois par semaine des activités d'intensité élevée et trois fois par semaine des activités permettant le renforcement des os et des muscles.
Pas de panique : il ne s'agit pas de faire pratiquer à votre enfant un sport de façon assidue et de le transformer en sportif de haut niveau mais plutôt de l'inciter à jouer en extérieur, de lui proposer des activités qui vont lui permettre de sauter, de grimper, de courir, d'exercer son endurance comme par exemple des promenades à vélo familiales ou des jeux de ballon...
Attention toutefois à préserver les enfants peu actifs : ils doivent débuter progressivement par quelques exercice et augmenter graduellement l'intensité et la durée avec comme projet d'atteindre un objectif choisi avec lui. Cet objectif doit bien sûr être atteignable et motivant pour l'enfant, il ne faut pas que ce soit un but impossible à toucher. Une ballade à vélo avec un pique-nique en famille par exemple.
Après seulement deux à trois semaines, on observe chez les enfants sédentaires les premiers bienfaits de l'activité physique : plus de dynamisme, meilleures capacités respiratoires, accroissement des aptitudes sociales, etc...
Bouger, bouger, bouger !
La meilleure solution pour qu'un enfant soit actif et non pas sédentaire est de ne pas considérer l'activité physique strictement d'un point de vue médicale mais plutôt comme un véritable changement comportemental.
Ainsi, la fréquence des activités serait plus importante que leur durée et leur intensité. Favoriser les déplacement à pied ou à vélo plutôt qu'en voiture, les escaliers plutôt que l'ascenseur par exemple.
Ses solutions simples permettront à l'enfant d'adopter un mode de vie actif et leur fréquence va engendrer des habitudes qui vont résister au temps.
Les différents modes d'activité physique
Bouger peut avoir plusieurs formes et chaque type d'activité physique a des points positifs et ne peut pas tout à fait remplacer les autres. L'idéal est de trouver une certaine complémentarité entre toutes ces formes.
l'intensité modérée : l'enfant sent sa fréquence cardiaque augmenter et ressent un léger essoufflement qui ne l'empêche pas de parler avec un compagnon
l'intensité élevée : la fréquence cardiaque connait une forte augmentation et il est devenu impossible à l'enfant de parler
l'aérobie : il s'agit d'exercices ou d'activités permettant à l'enfant de faire travailler les grands groupes musculaires à une intensité raisonnable pendant un temps assez long. L'aérobie développe les capacités cardiorespiratoires ; c'est ce qu'on appelle généralement l'endurance.
le renforcement : il s'agit cette fois d'activités plus dynamiques qui développent et renforcent les os et les muscles en utilisant le poids du corps ou des poids légers comme par exemple, les jeux de ballon, la course, le saut à la corde...
La meilleure chose pour un enfant est de pratiquer la plus grande variété possible de ces activités physiques. Il développera ainsi de solides fondations pour tous ses besoins en motricité (l'équilibre, les sauts, la course, la nage, etc...) Il a été démontré que les enfants qui ont été très jeunes spécialisés dans un sport ont plus de difficultés à être globalement performants que les autres car leur extrême spécialisation les empêche de développer toutes leurs habiletés motrices.
Et en pratique ?
Dans la vie d'un enfant, l'activité physique peut et doit avoir plusieurs formes. La première solution à laquelle les parents pensent est celle des sports dits "organisés" c'est-à-dire l'adhésion à un club : football, athlétisme, judo, hand ball... Les activités et leur niveau d'intensité seront alors pris en charge par des personnels formés au travail physique avec les enfants.
Mais il faut également privilégier les activités familiales et ainsi créer plein d'occasions de bouger : jouer au parc, aller à la piscine, se promener à pied ou à vélo et tant d'autres...
L'activité physique a également toute sa place dans la vie quotidienne : aller à l'école en marchant, se rendre à la boulangerie à vélo, promener le chien, privilégier les escaliers aux ascenseurs. Toutes les occasions de bouger doivent être saisies.
L'activité physique est une habitude d'hygiène de vie qui se prend très tôt. C'est pourquoi le rôle des parents est primordial car ils doivent transmettre idée de l'importance de l'activité quotidienne. D'ailleurs, il est plus facile pour les enfants d'être actifs s'ils ressentent que leurs parents valorisent l'activité physique.
A l'école
Obligatoires en école primaire, les cours d'éducation physique doivent offrir des activités adaptées au développement des enfants et les aider à adopter une attitude positive par rapport à l'activité physique et ainsi leur donner les moyens d'être actifs hors du milieu scolaire.
C'est pour ces raisons, ces cours mettent l'accent sur le développement d'habiletés physiques mais des activités à caractère compétitif ont également leur place car pour certains élèves elles sont une source de motivation.
Mais l'activité physique à l'école n'est pas seulement concentrée dans les cours d'éducation physique. Les récréations ont aussi leur importance car elles représentent des moments libres au cours desquels les enfants vont pouvoir faire l'équivalent à 40 minutes d'activités physique d'intensité moyenne à élevée quotidiennement.
Incitez vos enfants à bouger : c'est primordial pour leur développement, leur santé et le bien-être des futurs adultes qu'ils sont.
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